Les Nigérians peuvent enfin tweeter à nouveau sans utiliser les réseaux privés virtuels (VPN) qui leur ont permis de contourner l’odieuse suspension de Twitter annoncée il y a sept mois.
Twitter est enfin de retour, plus de sept mois après sa suspension au Nigeria. Le gouvernement du président Muhammadu Buhari avait suspendu l’utilisation du service de médias sociaux en juin dernier après qu’un de ses tweets, largement considéré comme étant de mauvais goût, a été supprimé de la plateforme.
Depuis lors, le gouvernement fédéral s’est lancé dans une danse désespérée pour convaincre les Nigérians, et la communauté internationale critique, que la suspension n’avait rien à voir avec la suppression embarrassante.
Une campagne menée par le ministre de l’Information, Lai Mohammed, a fait valoir que Twitter était devenu une présence perturbatrice au Nigéria, une plateforme pour toutes sortes de subversifs pour diffuser des informations/désinformations erronées, et faire avancer un programme sécessionniste pour briser le pays.
Le gouvernement fédéral a finalement annoncé le mercredi 12 janvier 2022 que la suspension allait être levée à minuit le 13 janvier, à la suite des négociations et des accords qu’il a conclus avec Twitter.
Lire aussi : Nigeria: la suspension de Twitter a coûté 700 milliards FCFA à l’économie du pays
Parmi les concessions faites par Twitter, selon le gouvernement, figurent l’enregistrement légal des opérations, la taxation et la gestion des publications interdites conformément aux lois nigérianes.
En avril dernier, Twitter a annoncé sa présence en Afrique en établissant une base d’opérations au Ghana, un pays que la société a salué comme un partisan de la liberté d’expression, de la liberté en ligne et de l’internet ouvert. Cette annonce a valu au gouvernement nigérian une condamnation générale, car le pays était considéré comme la véritable base souhaitée par Twitter en raison de la taille du marché et de sa réputation.
Avec la suspension de sept mois du service de médias sociaux, le Nigeria semble avoir forcé la plateforme à s’établir en tant qu’entité légale dans le pays. Selon le gouvernement fédéral, l’entreprise a accepté de désigner un représentant national chargé d’assurer l’interface avec les autorités nigérianes.
La société a également accepté, semble-t-il, de se conformer aux obligations fiscales applicables à ses activités en vertu de la législation nigériane. Plus important encore, Twitter a également accepté d’inscrire le Nigeria à ses portails d’assistance aux partenaires et d’application de la loi.