25/04/2024
Interview

Jean Claude Konou, développeur à 16 ans

Jean Claude Konou, développeur à 16 ans

16 ans ! Il y a de quoi y croire. Jean Claude Konou, féru des nouvelles technologies est un jeune lycéen résidant à Kpalimé, une ville du Togo. C’est depuis l’âge de 16 ans qu’il a véritablement commencé par coder. Aujourd’hui, il en a 17 et compte sur sa passion pour percer dans le domaine. Tech en Afrique a échangé avec ce jeune développeur. Dans une interview accordée à Tech en Afrique, il parle de ses premiers pas, ses difficultés, ses réalisations et son rêve pour l’Afrique.

 

Comment êtes-vous venu au développement d’application ?

 

Depuis tout petit je regardais des séries technologiques (piratage et autres) et cela me fascinait beaucoup. Je me disais « si seulement je pouvais être comme eux ». Apres mon CEPD je savais manipuler tout seul un ordi, je me rendais dans les cybers café pour voir des films. A cette époque je ne maitrisais rien.

Pendant les vacances j’ai demandé à ma mère de m’inscrire à une de ces initiatives « vacances utiles » où on donnait des cours d’informatique sur 1 mois. Elle m’y a inscrit et j’ai commencé. Apres deux semaines de cours je ne me sentais pas vraiment dans le bain car je m’attendais à des cours de cryptage, de piratage alors qu’on nous enseignait que les systèmes d’exploitation, le traitement de texte… Apres cette formation je me disais que ce n’était pas ce que je voulais vraiment.

 

Parlez-nous de vos difficultés

 

Durant mon parcours de l’apprentissage des langages de programmation à la création de Mila Buy, j’ai eu à rencontrer plusieurs difficultés  dont celles matérielles et financières.

Pour le premier cas, j’ai beaucoup souffert pour me procurer un ordinateur pas trop performant, or la programmation est exigeante. Et le développement android exige soit un téléphone virtuel ou un téléphone physique. Dans mon cas, je n’en ai eu aucun des deux. Le téléphone virtuel était fournit par le logiciel de programmation en question si l’ordinateur sur lequel il est installé est performant, du genre la mémoire ram, la carte graphique… Mon ordinateur n’avait pas ces exigences donc pas de téléphone virtuel.

Je codais mes applications sans les tester d’où le surnom « celui qui développe des apps android sans avoir de téléphone android ». Je ne me suis pas découragé, j’ai continué à coder et je profite des soirées à l’école pour emprunter le téléphone des camarades. Je pouvais ainsi voir les bugs de mon code et les corriger. Cela continuait sans que je ne me décourage.

Puisque je viens d’une famille modeste, je ne pouvais pas demander un téléphone android après de mes parents pour me trouver un ordinateur. Du côté financier, c’est un peu plus compliqué, il fallait faire des mises à jour, implémenter des API avec la connexion internet et je devrais me rendre au cyber. Je restais parfois sans rien manger pour aller au cyber avec l’argent du petit déjeuner.  J’étais obligé de réussir quel qu’en soit les cas. Je continuais ainsi jusqu’à la sortie de Mila Buy,  et jusqu’a présent ces difficultés sont toujours les mêmes, je développe des applis android sans avoir de téléphone android pour les tester.

Qu’en-est-il de vos collaborations ?

 

J’ai eu à faire beaucoup d’amis dans le domaine un peu partout. J’ai même apporté des solutions a certains pour régler des bugs de leur code. Je travaille le plus souvent avec un ami camerounais de 19 ans nommé LOIC qui a hébergé mon appli sur play store puisque je n’ai pas les moyens d’avoir un compte développeur sur play store. J’ai des amis développeurs au Congo, au Ghana, au USA,en Inde, en Egypte, un peu partout, et des frères ici au Togo comme Seti Afanou le CEO de DIGITAL INSPIRATION  qui me conseille souvent. Grâce au coding je me suis fait un tas d’amis de part le monde.

 

Quel est votre plus grand rêve? 

 

Mon rêve est de bâtir la plus grande entreprise informatique résolvant les problèmes  en Afrique grâce aux nouvelles technologies et de donner la chance à ceux qui ne peuvent pas passer par les diplômes pour réussir leur vie de mettre leur talents au service des Africains.

 

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Assou Afanglo

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