Fin février dernier, l’Afrique était à l’honneur à Barcelone. La ville espagnole accueillait le Mobile World Congress 2019, le rendez-vous mondial de la téléphonie mobile. Au cours de ce salon planétaire, le continent a été courtisé par les colosses du domaine dont le chinois Huawei, engagé dans une véritable conquête sur le continent.
Présente en Afrique depuis 1997, la marque compte plus de 5 000 employés et près de 2 400 partenaires. Ses recettes sont en nette progression passant de 5,4 milliards de dollars en 2016 à 5,8 milliards en 2018. La filiale « Afrique-Moyen-Orient » occupe actuellement le 2ème rang mondial, avec 21.5% des parts de marché. En 2017, le groupe annonçait une contribution de plus de 15% du continent africain à son chiffre d’affaires.
Des statistiques intéressantes qui incitent Huawei à s’accrocher davantage à l’Afrique. Le groupe mise aussi sur les ressources humaines. Déjà, 7 centres de formation ont été crées sur le continent et ont permis de qualifier 60 000 professionnels des TIC. La marque asiatique collabore également avec des dizaines d’universités pour la mise en place de l’Académie « Huawei ICT Network ».
Au salon mondial des télécommunications, un nouvel accord a été annoncé entre Huawei et Télécom Egypte pour la création de la toute première plateforme de « cloud » en Afrique. Une ambition de plus qui vient renforcer les positions du groupe sur le continent.
Pour le vice-président de Huawei Afrique du Nord Philippe Wang , l’Afrique est un continent stratégique grâce à son taux de croissance et à sa jeunesse. Huawei compte profiter d’un marché digital unique. Si l’Afrique attire le géant chinois, c’est aussi parce qu’elle joue la carte du « non-alignement» entre Washington et Pékin. En effet, les Américains soupçonnent les équipements 5G de Huawei d’outils d’espionnage de la Chine. Des accusations sans fondement selon Guo Ping, l’un des présidents tournants du groupe. Pas de doute non plus sur le continent africain même après les révélations du journal « Le Monde » sur l’espionnage du siège de l’Union africaine entre 2012 et 2017.
Preuve d’une confiance sans bornes : les systèmes de vidéosurveillance Huawei « ville sûre » quadrillent déjà les villes d’Abidjan, de Nairobi, Bamako, Marrakech ou encore Yaoundé.
Ahlin A.