Pour lutter contre la tricherie numérique, un des grands maux du secteur éducatif algérien, les efforts des autorités semblent trouver refuge en la surveillance numérique. A cet effet, les abonnés seront privés de la connexion internet au cours de la semaine du baccalauréat qui se déroulera du 20 au 25 juin 2018.
L’annonce a été faite le 06 juin dernier par Houda-Imane Feraoun, la ministre de la Poste, des Télécommunications, Technologies et du Numérique. Cette dernière n’a pas manqué de justifier la décision du gouvernement d’opter pour la surveillance numérique par la nécessité de réduire les tentatives de fraudes, devenues monnaie courante depuis quelques années.
« l’internet sera coupé pendant une heure au début de chaque épreuve du baccalauréat pour éviter tout ce qui peut entacher cet examen scolaire» a-t-elle précisé.
Face au taux élevé de fraude par internet, l’Algérie a fait de la lutte contre la tricherie numérique, une préoccupation particulière. Pour ce faire, un important dispositif de contrôle a été mis en place. Les sites d’impressions d’épreuves sont équipés de brouilleurs de télécommunication et caméras de surveillance. Des coupures momentanées, interviennent dans les salles d’examen et les smartphones, écouteurs, tablettes numériques et objets connectés sont strictement prohibés. La procédure s’applique aussi bien aux candidats, qu’aux enseignants, surveillants et au personnel administratif.
En vue de permettre aux candidats de composer dans un environnement calme et transparent, des détecteurs de métaux ont été installés pour repérer tout objet compromettant.
Durant cette période, les réseaux sociaux sont susceptibles d’être perturbés à tout moment. Les risques de fuite des épreuves étant infimes, vu le caractère viral de ces canaux numériques qui privilégient la diffusion d’informations en temps réel.
L’opération de coupure de connexion sera effectuée par Algérie Télécom, le principal Fournisseur local d’Accès à Internet, avec le concours du Ministère de l’Education Nationale, selon un calendrier bien établit.
Dans ce contexte, une seule solution se présente aux internautes algériens. Ils peuvent se connecter à travers des réseaux privés virtuels (VPN) et naviguer en tout anonymat via un serveur localisé à l’extérieur du pays. Les internautes pourront accéder aux sites bloqués par le Fournisseur d’Accès Internet en utilisant des adresses IP étrangères.
La surveillance numérique en Algérie n’est pas un fait nouveau. En effet, la session du baccalauréat 2016 a connu une fuite massive de sujets d’examen. Ce qui entraîna une coupure de la connexion internet et une réorganisation des épreuves.
Cette situation représente un véritable manque à gagner pour les opérateurs nationaux. Selon les statistiques du Ministère des Télécommunications, Algérie Télécom, privé de connexion en une journée, ne perdrait pas moins de 100 dinars de dollars.
Landry M.
2 Commentaires
[…] irresponsable. Certains iront même jusqu’à en dire plus, vu le manque à gagner que représente la coupure d’Internet en Algérie. Là, il n’est pas question d’une situation de crise au sens mais d’une mesure pour limiter […]
[…] de recevoir un quelconque dédommagement, cela signifie qu’il s’est trompé. En Algérie, Internet a été coupé pendant 11 h de temps pour-selon les dires des autorités- empêcher la fuite des […]