Un enseignant en colère n’a pas pu ou su mâcher ses mots. Pour lui, l’annonce du gouvernement de faire des cours à distance grâce à la télévision, la radio ou encore internet n’est pas conforme aux réalités locales. Il estime que c’est une mesure qui va créer encore plus de discrimination du moment où il y a encore des villages sans internet et où l’accès à l’électricité n’est un luxe.
Pour l’enseignant qui a préféré garder l’anonymat, vouloir suivre l’exemple des pays comme la Côte d’Ivoire en initiant des cours à distance n’a rien d’intéressant. Les gouvernants « aiment trop copier ce qui se passe ailleurs alors qu’on n’a pas les mêmes réalités », affirme-t-il.
Sa réaction fait suite à la sortie du ministre Affoh Atcha-Dédji, en charge de de l’enseignement primaire et secondaire. Sur la télévision nationale, il a fait comprendre que tout sera mis en œuvre pour sauver l’année scolaire. Il a aussi mentionné que les nouvelles technologies seront mises à contribution. Mais un accent sera mis sur l’enseignement à distance à travers la télévision et la radio pour les élèves en classe d’examen comme ceux de la troisième ou de la terminale.
Dans son message, l’enseignant doute que ces cours sur les médias puissent atteindre réellement tous les élèves du Togo. Il craint que cette mesure n’avantage que les élèves dont les parents ont les moyens surtout ceux de la capitale, Lomé. « Le gouvernement ne maîtrise rien. Il ne maîtrise même pas le système éducatif togolais », vocifère cet enseignant.
En prenant le cas des chefs-lieux de préfecture, il estime que les écoles, sont très souvent bondées d’élèves venant de villages éloignés. Qu’adviendra-t-il de ceux-là ? Combien d’élèves peuvent disposer de radios pour suivre les cours dans les villages ? Telles sont quelques interrogations qu’il formule.
L’enseignant dans son message se montre soucieux des élèves des recoins du Togo. « On peut faire la pagaille dans la politique mais pas dans l’éducation », dit-il. L’essentiel pour lui, c’est que tous les élèves puissent suivre les cours. Alors que visiblement, les enfants des hameaux reculés sont positionnés pour être les plus gros perdants.
Quel est votre avis sur cette situation ?