Le gouvernement ougandais devrait se lécher la main. Les taxes perçues sur les réseaux sociaux et les transactions mobile money depuis le 1er juillet équivalent à près de 2 millions de dollars US.
Dans les détails, la taxe sur le mobile money par exemple est estimée à 5 milliards de shillings (1 354 235 dollars US) alors que la somme attendue était 2,5 milliards de shillings (677 117 dollars US). Un chiffre en hausse. Le ministre des Finances, David Bahati en annonçant cela ce mardi 17 juillet devant la presse se dit « être en avance sur l’objectif fixé ».
Le gouvernement a décidé ces derniers jours de réduire les taxes sur les transactions mobile money de moitié. De 1%, elles chutent pour atteindre 0,5 % parce que les transactions sont considérées comme vitales. Les échanges sur les réseaux sociaux ont été qualifiés par le gouvernement de bavardages voire de moyens pour ternir l’image du pays. Un acte incivique selon le gouvernement.
« Tant que vous ne percevez pas d’argent, vous ne paierez pas la taxe mais si vous le faites, vous ferez la contribution de 0,5%. Nous nous attendons à ce que si nous facturons seulement 0,5% sur les retraits, nous lèverons toujours 118 milliards de shillings (531 726 895 dollars, ndlr), ce qui est légèrement supérieur à 115 milliards de shillings que nous avions estimé », a poursuivi le ministre.
Le patron des TIC, Tumwebaze, encourage plutôt l’initiative du gouvernement. A se fier à ses propos, cela permettra de dissuader la population quand à l’utilisation d’argent en espèces. Il évoque aussi la nécessité de suivre les transactions pour les sécuriser.
« Cette activité de services d’argent mobile a commencé comme un essai. Même les entreprises de télécommunications n’ont jamais été autorisées pour cela. Leurs licences ont continué à être modifiées pour offrir un service à valeur ajoutée. Mais le service a atteint 63% du PIB. Cela vous indique que les réseaux doivent être améliorés. Ce qui signifie que les Ougandais économisent de l’argent mais pas dans les banques alors que le secteur bancaire contribue au PIB », a-t-il souligné.
Double bataille
Depuis l’annonce de ces mesures en Ouganda, un bras de fer s’est engagé entre les citoyens, appuyés par plusieurs mouvements de défenseurs de droits humains et le gouvernement. Il y a une semaine, des manifestants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes et de tirs à balle réelle en l’air. « Du gaz lacrymogène a été utilisé et des balles réelles ont été tirées en l’air pour disperser la foule », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police, Luke Owoyesigire. A part cette confrontation physique, une autre d’ordre technologique est en sourdine. Le gouvernement n’est pas content des citoyens qui cherchent des moyens comme le VPN (Virtual Private Network) pour contourner les taxes sur les réseaux sociaux. C’est le wait and see !
Crédit photo : Wikipedia
2 Commentaires
[…] virus des taxes sur Internet commence par faire rage en Afrique de l’ouest. Après l’Ouganda et la Zambie, le Bénin aussi compte percevoir des taxes sur les forfaits internet des internautes. […]
[…] payer pratiquement 26 F au quotidien n’a pas été bien perçue mais s’est finalement imposée. 2 millions $ ont été collectés en 15 jours d’application. La Zambie aussi est sur la même longueur […]