Le Cameroun recadre et met en garde ses gendarmes. Ce 21 ème siècle d’Internet pousse beaucoup de corps habillés à partager via les réseaux sociaux des informations sensibles relatives à leurs fonctions comme leurs photos en uniformes lors des missions –normalement confidentielles- ou d’autres actes allant à l’encontre de leur déontologie.
Pour éviter ce danger qui risque d’accentuer l’insécurité, le gouvernement camerounais par la voix du ministre de la sécurité a pris une mesure selon laquelle le personnel de la gendarmerie nationale camerounaise devra recevoir une autorisation des supérieurs militaires avant de pourvoir utiliser les réseaux sociaux notamment Facebook, whatsapp, Twitter Instagram (…).
Cette décision, permettra du moins de réduire le risque de publication de documents officiels sur la Toile. A cet effet, l’usage des téléphones portables est proscrit pour les gendarmes camerounais en fonction. Désormais, l’usage des téléphones Android lors des missions voire dans tout engagement opérationnel est prohibé. Il est demandé aussi de désinstaller les forums militaires hébergés sur les réseaux sociaux afin de permettre un bon suivi de ces derniers.
Injonction pas supplication !
Pour le patron de la gendarmerie camerounaise, Galax Landry Etoga, « il est regrettable de voir des militaires créer des profils identifiant leur statut militaire sur les réseaux sociaux, des groupes, voire organiser des forums qui sont pour eux une occasion pour diffuser toutes leurs activités, toutes leurs missions, etc. Cela est contraire à la déontologie et à l’éthique des forces de l’ordre » a-t-il expliqué. « Le militaire doit savoir garder les secrets de la profession et non pas les dévoiler au monde entier via les réseaux sociaux » a-t-il ajouté.
Il est également demandé aux gendarmes de supprimer leurs profils personnels identifiants leur statut militaire sur les réseaux sociaux. Car selon le gouvernement, certaines photos peuvent aussi dans certains cas contribuer à nuire à l’image des forces de l’ordre.
Ainsi les gendarmes devraient s’abstenir de la diffusion des éléments de nature à donner accès à des informations confidentielles.Beaucoup de vigilance est de mise notamment pour les fonctionnaires à qui, visiblement, on reproche des manquements à leur devoir de réserve et d’éthique.
Il faut rappeler que cette décision s’apparente à une réduction de la liberté d’expression mais pourrait représenter un atout selon le gouvernement camerounais pour lutter contre la menace Boko Haram toujours présent dans le nord du Cameroun et qui scrute sans doute les réseaux sociaux.
Aimé Amson