Priver tout un pays d’Internet pendant 11 h pour empêcher les candidats au Bac de frauder. En Algérie, c’est ce que le gouvernement a décidé et appliqué lors du Baccalauréat 2018. Selon l’expert en TIC, Ali Kahlane, cité par le journal Maghreb Emergent, « déconnecter le pays à cause du Bac est un acte irresponsable ».
Acte irresponsable. Certains iront même jusqu’à en dire plus, vu le manque à gagner que représente la coupure d’Internet en Algérie. Là, il n’est pas question d’une situation de crise au sens mais d’une mesure pour limiter sinon éradiquer toute tentative de fraude dans les centres d’examens. Il est de coutume dans ce pays du nord de l’Afrique d’enregistrer des cas de tricherie s’appuyant sur les réseaux sociaux ou internet en général. Et cela s’est accentué au fil des années.
Un véritable manque à gagner
Dans un monde où Internet est devenue la principale source de revenus pour bon nombre de personnes, le débat autour de cette coupure ne cesse d’être nourrit. Il s’agit d’un véritable manque à gagner pour tout le pays. Tout est donc au ralenti et ce sont des millions de perte. Les jeunes entreprises qui essaient de se frayer un chemin sur Internet aussi en pâtissent. Ce ne sont pas les grosses entreprises qui en sont épargnées !
« A partir du moment où Internet est devenu un outil de travail, de production, de gestion et de prise de décision, le bloquer porte systématiquement préjudice à l’économie. Aujourd’hui, des segments entiers de notre économie reposent totalement sur l’utilisation d’Internet. Les aéroports et les ports du pays bloqués, les banques à l’arrêt, des centaines d’entreprises dépendantes de l’accès à Internet ont dû libérer leurs employés, des startups qui viennent de commencer à utiliser le commerce électronique et dont la clientèle est à 100% à travers Internet, crient au scandale », explique l’expert.
Cet acte posé par le gouvernement est considéré comme une violation des normes internationales. Autrement dit, les pannes d’Internet en principe sont limitées à 5,6 minutes par an tandis que pour l’Algérie la coupure liée au Bac est de 660 minutes. Selon des évaluations en termes de coût, cela fait approximativement 3 359 000 000 F CFA. Quant au gouvernement, les experts estiment qu’il a pris un peu trop à la légère un sujet aussi important que l’accès e tout un pays à Internet. « L’outil d’estimation de perte de production/manque à gagner que nous appliquons à nos clients en cas de coupure et que nous avons appliqué sur cette coupure nous a donné une perte de plus 700 Millions de DA à l’échelle du pays, que nous devrions à nos clients si cette coupure était de notre fait », indique Ali Kahlane.
La coupure d’Internet est une pratique courante dans les pays africains comme le Togo, le Cameroun, en Mauritanie, RDC et le reste surtout en cas de crises politiques. L’Algérie leur emboîte le pas quoi que les raisons évoquées ne soient pas politiques.
Crédit photo : RFI
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